Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 19 novembre 2016

Les chrétiens d'Orient en mode survie

Les chrétiens d'Orient en mode survie

Les chrétiens d'Orient en mode survie

Pris dans un étau depuis mille ans entre l'islam et l'Occident, victimes des nationalismes puis de l'islamisme au XXe siècle, aujourd'hui otages de la guerre entre sunnites et chiites, voués à l'éradication par les djihadistes et abandonnés par la communauté internationale, les chrétiens d'Orient cèdent à l'exode.

TURQUIE. A territoire égal, les chrétiens sont passés de 35 % de la population en 1900 à 0,5 % en 2000. Le génocide des Arméniens (1,6 million de victimes) par les Jeunes-Turcs en 1915 et l'expulsion des Grecs (1,5million de déportés) par Mustafa Kemal en 1923, commis au nom d'un nationalisme progressiste, ont été suivis de pogroms récurrents et de discriminations constantes. Primat de 280 millions d'orthodoxes, le patriarche œcuménique Bartholomée, ultime témoin de Byzance, continue de voir ses droits niés par l'Etat turc, par ailleurs révisionniste sur la question arménienne, le  régime islamiste poursuivant la politique d'exclusion ...



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vendredi 18 novembre 2016

Aoun reçu par Raï à Bkerké - L'Orient-Le Jour

Aoun reçu par Raï à Bkerké - L'Orient-Le Jour

Aoun reçu par Raï à Bkerké

Le président libanais Michel Aoun s'est rendu jeudi à Bkerké pour un entretien avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.

"Votre élection a uni les formations politiques et les composantes du peuple, prélude à une réconciliation nationale", a déclaré Mgr Raï s'adressant à M. Aoun, ajoutant que le nouveau mandat constituait une "occasion de mettre en œuvre l'accord de Taëf". Le chef de l'Église maronite a également appelé à la formation d'un gouvernement "rassemblant l'ensemble des composantes" et à l'adoption d'une loi électorale" assurant la représentativité de tous".

Prenant à son tour la parole, M. Aoun a dénoncé la corruption qui "gangrène le pays", ainsi que "la détérioration des institutions" et "la faillite du pouvoir". Sur le plan régional, le chef de l'État libanais a déclaré que la région vivait "l'une des périodes les plus difficiles en raison de la situation des chrétiens".

Il s'agit de la première rencontre entre les deux hommes depuis l'élection de M. Aoun à la tête de l'État, le 31 octobre dernier.



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/TURQUIE - Poursuite de l’épuration et destitution de la seule co-maire de confession chrétienn

Fides du 18-11-2016



  Mardin (Agence Fides) – Au sein des institutions et des organismes politiques turcs, l'épuration disposée par le gouvernement central à l'encontre des hommes politiques et des fonctionnaires accusés d'être des sympathisants du réseau de Fethullah Gulen – le prédicateur islamique turc expatrié aux Etats-Unis que le gouvernement turc indique comme l'inspirateur du coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier – ou du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) se poursuit. Parmi les victimes des purges voulues par les organes gouvernementaux turcs se trouve également Februniye Akyol, la première chrétienne syriaque à avoir été élue co-maire en Turquie, dans la ville de Merdin. Tant elle que l'autre co-maire, le kurde Ahmet Turk, ont été destitués et remplacés par un commissaire nommé par le gouvernement central.
Les élections municipales du 30 mars 2014 – qui avaient vu le maintien politique du parti de Recep Tayyp Erdogan, alors Premier Ministre – avaient porté des femmes au poste de maire dans différentes villes. A Mardin, dans le sud-ouest, à la frontière avec la Syrie, avait été élu maire le kurde Ahmet Türk, homme politique au long cours. Lui avait été associée, en tant que co-maire, la jeune chrétienne syriaque, Februniye Akyol Benno, alors âgée de 25 ans, qui était ainsi devenue la première baptisée appelée à guider la grande ville du sud-est du pays. Au moment de son élection, Akyol Benno suivait un mastère de langue et culture syriaque à l'Institut linguistique de l'Université Artuklu de Mardin. Dans ses interventions et entretiens publiés par les moyens de communication turcs, la jeune chercheuse avait déclaré vouloir soutenir des politiques visant à réduire la pollution dans la ville et vouloir combattre la violence domestique contre le s femmes et la mentalité patriarcale qui domine la culture de la zone.
Jusqu'à ce jour, la Turquie a procédé à la destitution de 30 maires soupçonnés de liens avec le PKK et Fethullah Gülen. Les autorités turques continuent à remplacer surtout par des commissaires des maires élus dans le sud-est de la Turquie. (GV) (Agence Fides 18/11/2016

LIBAN - Nouvelles rencontres entre le Président de la République et les chefs des Eglises

Fides del 18-11-2016
  Beyrouth (Agence Fides) – Alors qu'au Liban se multiplient les signaux concernant l'imminente constitution d'un nouveau gouvernement, placé sous la conduite du Premier Ministre sunnite Saad Hariri, le nouveau Chef de l'Etat, Michel Aoun, après avoir rencontré au cours des jours qui ont précédé son élection, le Patriarche d'Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Boutros Bechara Rai, poursuit sa série de rencontres avec les représentants des Eglises et communautés ecclésiales, lesquelles lui rendent visite pour se féliciter de son élection et lui soumettre des évaluations concernant la situation actuelle du pays, aux prises avec la tentative de sortir progressivement de la paralysie institutionnelle de ces dernières années.
Au cours de la journée d'hier, le Président Aoun a ainsi reçu la délégation de l'Eglise grecque melkite, guidée par son Patriarche, S.B. Grégoire III Laham, et celle de l'Eglise syro catholique, conduite par son Patriarche, S.B. Ignace Youssif III Younan. Le 10 novembre, il avait déjà reçu une délégation de l'Eglise syro orthodoxe, conduite par le Patriarche Ignace Ephrem II, qui avait demandé au Président tout nouvellement élu de relancer les initiatives visant à connaître le sort des deux Evêques d'Alep – le métropolite syro orthodoxe Gregorios Yohanna Ibrahim et le métropolite grec orthodoxe Boulos Yazigi – disparus en avril 2013 dans une zone de la Syrie contrôlée par des miliciens antigouvernementaux et à favoriser leur libération si elle est encore possible.
En janvier dernier (voir Fides 22/01/2016), les Patriarches des deux Eglises syro antiochiennes – le Patriarche syro catholique, S.B. Ignace Youssif III Younan, et le Patriarche syro orthodoxe, Ignace Ephrem II – avaient déjà rencontré le Général (2S) Michel Aoun en sa qualité de responsable du Mouvement patriotique libre, au cours des rapides consultations menées avec les responsables des partis politiques libanais qu'ils avaient effectué afin de demander qu'un siège du Parlement national soit réservé ex legge à un représentant politique issu de chacune des deux Eglises.
Le système des quotas parlementaires garantis aux minorités chrétiennes est en vigueur dans différents pays arabes à majorité musulmane, comme l'Egypte, l'Irak et la Jordanie. Au Liban, le système institutionnel réserve le poste de Président de la République à un chrétien maronite. Les accords de Taeff, qui marquèrent en 1989 la fin de la guerre civile, ont disposé la parité numérique des sièges parlementaires réservés aux parlementaires chrétiens et musulmans. (GV) (Agence Fides 17/11/2016)

jeudi 17 novembre 2016

Eternel malentendu entre Chrétiens d’Orient et Europe Patrick Devedjian - 16-11 2016

De droite, parce que « je révère l’égalité, mais, quand il faut choisir, je choisis la liberté ». Membre des Républicains, mais « souvent un peu marginal dans mon parti, plus libéral, plus européen, plus ouvert sur les questions de société ». Français de père arménien, avocat, ancien ministre, député et président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine depuis 2007, c’est en fine plume et en observateur acéré du jeu politique que Patrick Devedjian signe chaque semaine son bloc-notes dans l’Opinion.
Le Proche-Orient a été christianisé avant l’Europe, en raison de sa proximité avec Jérusalem et les évangélisateurs. Certaines Eglises orientales célèbrent la messe dans une langue issue de celle du Christ.
Les chrétiens d’Orient représentent aujourd’hui environ 4 à 5 % de la population du Proche et Moyen-Orient. Parmi les populations les plus anciennes de la région, leur proportion ne cesse de se réduire.
Le tableau sommaire que je représente ci-dessous a pour objet de s’intéresser à leur histoire pour mieux les accueillir. Leur incessant mouvement migratoire vers la France, avec laquelle ils ont tous plus ou moins partie liée, est un malheur pour eux mais une chance pour notre pays.
La France s’est souvent servie d’eux et ils l’ont accepté avec bonne volonté. Leur destin vient d’une longue histoire dont l’Europe porte une part de responsabilité importante. Ils ne sont pas des intrus qui viennent nous déranger, mais souvent nos frères abandonnés et séparés par des politiques mal conduites par nos Etats.
Tout commence en 395 quand l’Empire romain se partage entre Empire d’Occident, de langue latine, avec Rome pour capitale, et Empire d’Orient, de langue grecque, et dont la capitale installée sur la rive européenne du Bosphore s’appellera Constantinople de 330 à 1923.
La première coupure intervient dès 476 avec la chute de l’Empire romain d’Occident et l’abdication de l’empereur Romulus Augustule.
En 1054, le pape de Rome, Léon IX, est prisonnier des Normands. Son légat, Humbert de Moyenmoutier, dépose une bulle d’excommunication de l’église byzantine et de son patriarche Michel Cérulaire sur l’autel de Sainte-Sophie à Constantinople, alors que le Pape est mort depuis 3 mois et qu’il n’y a eu aucun concile.
Querelle. En fait, la querelle porte sur la prééminence du siège de l’église chrétienne, car l’Empire byzantin avait, depuis le VIIe siècle, entrepris de reconquérir l’Italie vaincue et barbarisée. Comme le remarque Paul Veyne, de 678 à 752, 11 papes sur 13 sont des Grecs et on parle grec au palais du Latran.
En 1204, la 4e croisade destinée à la délivrance de Jérusalem, s’arrête à Constantinople, met la ville à sac, renverse la dynastie byzantine, installe un empereur latin
De 1095 à 1108, la 1ere croisade installe quatre Etats latins au milieu du monde arabe : Antioche, Edesse, Jérusalem et Tripoli.
En 1204, la 4e croisade, destinée à la délivrance de Jérusalem, s’arrête à Constantinople, met la ville à sac, renverse la dynastie byzantine, installe un empereur latin : Vénitiens et Francs se partagent l’Empire qui, malgré la restauration de la dynastie Comnène, en demeurera durablement affaibli.
En 1439, devant la menace turque, le concile de Florence proclame l’union des églises catholique et orthodoxe, mais la chute de Constantinople en 1453 rendra cela caduc, tandis que la plus grande partie de l’élite intellectuelle de Byzance se réfugie en Italie.
En 1536, François Ier noue avec la Turquie une alliance de revers contre les Habsbourg. Elle durera plus de deux siècles, donnant lieu plus tard à des avantages commerciaux, et enfin au droit de protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem. De cette époque date la tradition ininterrompue de protection des chrétiens d’Orient.
En 1571, la chrétienté rassemblée, mais sans la France alliée des Turcs, écrase la flotte turque à Lépante et éloigne ainsi la menace turque des côtes européennes de la Méditerranée. L’année d’après, la monarchie française organise les massacres de la Saint-Barthélémy contre les protestants.
En 1821, les Grecs se révoltent contre les Turcs et sont finalement soutenus par la Russie, l’Angleterre et la France, aboutissant ainsi au traité de Londres qui confirme l’indépendance de la Grèce.
En 1860, les nombreux massacres de chrétiens maronites au Liban par les Druzes soutenus par l’Angleterre et les Turcs conduisent Napoléon III à envoyer un corps expéditionnaire au Liban pour les protéger et rétablir l’ordre dans cette province turque. L’affaire se déroule mal sur le plan militaire et le corps expéditionnaire se retire l’année suivante, laissant les Maronites à leur drame. La France obtient cependant un accord international instaurant l’autonomie du Mont Liban.
A la suite de la guerre russo-turque, le traité de Berlin proclame en 1878 l’indépendance de la Serbie et de la Roumanie. La Turquie s’ouvre aux capitaux européens et les écoles françaises fleurissent dans l’empire ottoman.
En 1894, 1896 et 1909, Abdul Hamid II, « le sultan rouge », organise dans toute la Turquie de très nombreux massacres d’Arméniens.
En 1908, la Bulgarie proclame son indépendance, l’Autriche annexe la Bosnie-Herzégovine, la Crète est rattachée à la Grèce. Le nationalisme turc s’exalte rapidement.
La guerre éclate en 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne et planifie le génocide des Arméniens pour prévenir un nouveau démembrement de l’empire. Cette extermination a lieu sous les yeux des autorités allemandes commandant de nombreuses unités sur le territoire.
Révolution bolchevik. En 1916, les Accords Sykes-Picot partagent entre la France, l’Angleterre et la Russie leurs zones d’influence. La Russie obtient le nord-est de l’Anatolie et la côte ouest ainsi que Constantinople, mais la révolution bolchevik rendra ces dispositions caduques. La Grèce obtient Smyrne et l’Italie le sud de la Turquie. La France obtient la région d’Antioche appelée Cilicie, la côte syro-libanaise et la région de Mossoul, occupée ce jour par Daech, mais abandonnée aux Anglais par Clemenceau en 1918. L’Angleterre s’attribue la Jordanie, l’Irak, la Palestine et Jérusalem.
En 1921, harcelées par Mustapha Kemal, les troupes françaises de Cilicie se replient en Syrie et la Cilicie évacuée est cédée à la Turquie, abandonnant les populations qu’elle protégeait
La France constitue en Cilicie, et avec les rescapés arméniens, une légion d’Orient qui combat sous le drapeau français.
En 1920, Le général Gouraud proclame l’Etat du Grand Liban qui est démembré de la Syrie et demeure un protectorat français.
En 1921, harcelées par Mustafa Kemal, les troupes françaises de Cilicie se replient en Syrie et la Cilicie évacuée est cédée à la Turquie, abandonnant les populations qu’elle protégeait.
En 1923, Mustapha Kemal transfère la capitale de la Turquie à Ankara en Anatolie, et désormais Constantinople s’appellera Istanbul.
En 1925, la révolte druze est écrasée par l’aviation française.
En 1926, Henry de Jouvenel, Haut Commissaire au Liban, donne une constitution au protectorat.
En 1942, la Turquie bien que neutre, est demeurée favorable à l’Allemagne. Elle instaure une taxe exorbitante sur le capital (varlik vergisi) dont seuls les non-musulmans sont redevables. Comme le remarque Bernard Lewis, la mesure donne lieu à l’arrestation, la confiscation et la déportation dans des camps de travail des Grecs, Juifs et Arméniens. La mesure fut supprimée en 1944.
En 1944, après bien des affres, la France reconnaît l’indépendance du Liban et de la Syrie.
Ce qui se passe aujourd’hui en Irak et en Syrie est un bégaiement de l’histoire. Les Chrétiens ont rarement vécu paisiblement, toujours discriminés, toujours persécutés, toujours déplacés. Parfois massacrés, exterminés, torturés. Ne tournez pas la tête !
http://www.lopinion.fr/edition/politique/eternel-malentendu-entre-chretiens-d-orient-europe-114438

Lire aussi : http://www.lopinion.fr/6-septembre-2015/chretiens-d-orient-eviter-pieges-d-soutien-occidental-27800

Frédéric Pichon : « Quand l’Occident se mobilise pour eux, il prend le risque de les assigner à une place de supplétifs, que leur longue histoire dément »

mercredi 16 novembre 2016

Les Etats-Unis dénoncent une « violation du droit international » par le régime en Syrie et la Russie


Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 


La diplomatie américaine a condamné, mardi 15 novembre, « avec la plus grande force » les frappes « inexcusables » menées par la Russie et par le régime en Syrie, notamment sur des hôpitaux et a dénoncé une atteinte au droit international.
Les négociations se poursuivent
Une condamnation de l’ONU

Moscou a mené ses premiers raids aériens à partir de son porte-avions en Méditerranée, tandis que Damas frappait les quartiers insurgés d’Alep.

Selon la porte-parole Elizabeth Trudeau, plusieurs hôpitaux et une clinique mobile ont été frappés par des attaques. « Nous estimons qu’il s’agit d’une violation du droit international », a-t-elle déclaré. Mardi, des bombardements contre des hôpitaux ont également été signalés par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG sise à Londres et disposant d’informateurs sur le terrain. En revanche, l’OSDH et le département d’Etat n’ont pas communiqué le même nombre d’hôpitaux frappés.
La Russie a mené mardi ses premiers raids aériens sur la Syrie à partir de son porte-avions en Méditerranée, au moment où l’armée de l’air syrienne frappait pour la première fois depuis un mois des quartiers résidentiels d’Alep tenus par les insurgés.
La diplomate américaine, dont l’administration démocrate et son secrétaire d’Etat, John Kerry, quitteront le pouvoir le 20 janvier, s’est toutefois félicitée de la poursuite depuis des semaines à Genève de pourparlers multilatéraux auxquels participent Russes et Américains sur de très hypothétiques cessez-le-feu et acheminements d’aide humanitaire en Syrie. « Nous continuons de penser que la seule voie pour avancer est un règlement politique », a plaidé la porte-parole de la diplomatie américaine.
Mardi soir, le chef de l’Etat syrien, Bachar Al-Assad, a réagi à l’élection, il y a une semaine, de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. « Nous ne pouvons rien dire sur ce qu’il va faire, mais disons que s’il va lutter contre le terrorisme, bien sûr nous allons être alliés, des alliés naturels de la même manière que nous le sommes avec les Russes, les Iraniens et beaucoup d’autres pays qui veulent défaire le terrorisme », a-t-il déclaré à la télévision publique portugaise RTP.
Mardi, une commission de l’Assemblée générale des Nations unies a condamné les attaques croissantes contre les civils à Alep, et l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit syrien. Cette résolution non contraignante, présentée par l’Arabie saoudite, appelle également à un cessez-le-feu pour faciliter un règlement politique du conflit. L’assemblée générale doit se prononcer en assemblée plénière en décembre.
La résolution « dénonce le plus fermement possible la violence armée exercée par les autorités syriennes contre leur propre population ». Elle condamne aussi « la récente escalade d’attaques dirigées contre les civils à Alep et d’autres zones assiégées » et réclame un accès humanitaire libre et sûr aux civils. Elle réclame que « le régime syrien et le groupe Etat islamique cessent immédiatement d’utiliser des armes chimiques ».





À Alep, coupée en deux, « la violence augmente de jour en jour »


La Croix- Pierre Cochez, le 16/11/2016 à 8h44 
Mis à jour le 16/11/2016 à 10h36
Une ligne de démarcation sépare Alep. À l’Est, les bombardements ont repris et les habitants sont invités à « partir ou mourir ». À l’Ouest, on essaie de vivre tout en pensant au départ.Mardi 15 novembre, à Londres, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a annoncé que l’armée de l’air syrienne avait bombardé, pour la première fois depuis le 18 octobre, des zones résidentielles dans la partie est d’Alep, tenue par les rebelles.
À Moscou, le ministre Sergueï Choïgou, en compagnie du président Vladimir Poutine et de l’état-major, a de son côté déclaré : « Pour la première fois de l’histoire de la flotte russe, le porte-avions Amiral Kouznetsov a pris part à des opérations armées. » Des chasseurs bombardiers ont décollé du porte-avions russe basé en Méditerranée pour mener des frappes sur des positions de groupes djihadistes en Syrie.

Un message prévenant de choisir « le départ ou la mort »

À Alep-Ouest, sous contrôle de l’armée de Damas, on voit des fumées blanches s’élever au-dessus de la partie est. « Nous sentons que nous allons vers un affrontement qui sera terrible », confie un religieux à La Croix. En même temps, il constate que « ces dernières semaines, des quartiers d’Alep-Ouest ont été repris aux rebelles. Jusqu’à présent, la crainte d’une invasion était moins présente et les tirs de mortier depuis Alep-Est se faisaient moins nombreux. »
« Nous n’aurions jamais pensé qu’un jour Alep connaîtrait le sort de Berlin, coupée en deux pendant des décennies » remarque le religieux. De l’autre côté de la ligne de front, des habitants d’Alep-Est vivent dans la peur depuis le message envoyé lundi sur leurs téléphones portables, leur enjoignant de choisir entre « le départ ou la mort », et prévenant du lancement de l’assaut. Mais, malgré les bombes, les manques de nourriture, d’eau et de soins, personne ne semble sortir d’Alep-Est.

La population d’Alep-Est est prise au piège

Pour David Swanson, d’Ocha, le bureau de coordination des Affaires humanitaire de l’ONU, « toutes les issues de sortie sont fermées depuis le 7 juillet. Il n’y a pas de liberté de mouvement pour les habitants. Nous avons préparé un plan d’assistance à la population. Mais il requiert des assurances de la part de tous les belligérants. Nous ne les avons pas. »
Au CICR, Ingy Sedky ne dit pas autre chose : « Nous n’avons pas la sécurité pour pouvoir agir. Au sol, l’intensité de la violence augmente de jour en jour. » Pour le religieux d’Alep-Ouest, « les rebelles armés prennent en otage la population qui voudrait quitter l’autre partie de la ville. Tout est prêt de notre côté pour les accueillir. »
Depuis Alep-Est, la proposition de Damas de « partir ou mourir » est vue comme une stratégie pour vider la ville de ses habitants. Les civils partis, resteraient alors dans cette partie de la cité autrefois industrieuse plusieurs milliers de rebelles syriens, privés de leurs « boucliers humains » pour se défendre devant l’avancée du régime de Damas et des Russes.

« Il faut en général un an et demi d’efforts pour arriver à partir. »

Côté Ouest, « les habitants vivent assez mal que l’on ne parle que de la partie Est. Ils estiment que leur situation est tout aussi grave. Tout le monde est dans une situation de pauvreté », résume Isabelle Silva, du Secours catholique-Caritas France.
L’organisation soutient 500 habitants d’Alep-Ouest pour leurs soins médicaux et prend en charge les études de 200 étudiants. À l’Ouest, la route principale qui relie la ville au monde est ouverte, l’eau est acheminée et l’électricité vient de générateurs pour lequel il faut payer. « Le ravitaillement se fait presque normalement, même si le coût de la vie a augmenté », estimait mardi le religieux.
Malgré tout, beaucoup veulent partir de leur « ville vraiment blessée ».Alors, ils s’emploient sur Internet à remplir, durant des mois, des dossiers de demande d’asile. « Il faut en général un an et demi d’efforts pour arriver à partir. Rien que ce matin, je viens de dire au revoir à trois familles de paroissiens. L’une part en Allemagne, l’autre à Dubaï, la troisième au Canada. C’est ça la réalité chrétienne à Alep. »
Pierre Cochez
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/A-Alep-coupee-en-deux-la-violence-augmente-de-jour-en-jour-2016-11-16-1200803461

mardi 15 novembre 2016

Prise de position du Conseil des Patriarches et des Evêques catholiques du Liban en faveur d’un gouvernement de réconciliation nationale


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 novembre 2016 14:10:00 UTC+
ASIE/LIBAN - Prise de position du Conseil des Patriarches et des Evêques catholiques du Liban en faveur d'un gouvernement de réconciliation nationale
Beyrouth (Agence Fides) – Au Liban, après l'élection du Général (2S) Michel Aoun à la Présidence de la République, il est nécessaire de mettre rapidement sur pieds un gouvernement capable de favoriser la réconciliation nationale et la rapide rédaction d'une loi électorale en mesure de garantir une représentation politique adéquate à l'ensemble des composantes de la société libanaise. Tel est l'avis partagé concernant la situation libanaise exprimé par le Conseil des Patriarches et Evêques catholiques du Liban, qui a tenu hier, 14 novembre, sa 50ème Session plénière à Bkerké, au siège du Patriarcat d'Antioche des Maronites. A la réunion, ont participé entre autres le Patriarche grec melkite, S.B.Grégoire III Laham, le Patriarche syro-catholique, S.B. Ignace Youssif III Younan, le Patriarche arménien catholique, S.B. Grégoire Pierre XX Ghabroyan, et S.Exc. Mgr Gabriele Caccia, Nonce apostolique au Liban.
Dans son intervention, le Patriarche d'Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Boutros Bechara Rai, a exhorté tous les responsables des Eglises présents à soutenir les organisations ecclésiales dans leurs projets de développement et à répondre favorablement aux requêtes, y compris financières, provenant d'écoles, d'hôpitaux, d'orphelinats et d'hospices gérés par les différentes communautés catholiques. La situation libanaise – a indiqué le Patriarche – est marquée par l'appauvrissement général de vaste strates de la population et toute les réalités ecclésiales sont appelées à renforcer leur engagement en faveur de ceux qui se trouvent dans le besoin.
Le Nonce apostolique est lui aussi intervenu pour exprimer ses félicitations suite à la récente élection du Général (2S) Michel Aoun à la Présidence de la République. Il a aussi rappelé, en ce qui concerne l'urgence représentée par les réfugiés syriens que, voici un an, le Pape François avait invité toutes les Paroisses et les couvents à ouvrir leurs portes en vue de l'accueil des réfugiés ayant fui le conflit et des situations de violence. Les Patriarches et Evêques réunis à Bkerké ont également affronté la question de l'application des directives du Saint-Siège en matière d'abus sexuels sur des mineurs et de l'approbation des règlements concernant l'usage des ressources gérées par Caritas Liban. (GV) (Agence Fides 15/11/2016)

samedi 12 novembre 2016

«En Orient, c’est l’existence même des chrétiens qui est menacée»

Alors que sa ville est encore aux mains de Daech, l'archevêque syriaque catholique de Mossoul, Mgr Petros Mouché, témoigne. Poignant http://www.tdg.ch/24052074


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L’unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban - L'Orient-Le Jour

L'unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban - L'Orient-Le Jour

L'unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban

En 1990, nous avons perdu la guerre pour deux raisons : la guerre fratricide pour le pouvoir dans nos régions et une déviation des fondements de la cause.
Notre défaite a été scellée par l'accord de Taëf qui a introduit un déséquilibre majeur entre chrétiens et musulmans, tout en reconnaissant aux Syriens un rôle mandataire.
De 1990 à 2005, le déséquilibre a été total : la seconde République n'en était plus une. Durant l'occupation syrienne, nous avons été systématiquement affaiblis surtout à travers les différentes lois électorales. Tous les fondements de la République – institutions, administration, éducation nationale, armée, organes sécuritaires et économiques – ont été sapés. Sous le couvert du traité de fraternité avec la Syrie, le Liban a été endetté, racketté et la corruption a été institutionnalisée pour devenir systématique ;
sans parler des scandales boursiers qui ont éclaté.
Pour abattre notre résistance et nous punir d'avoir osé leur résister toutes ces années, tous les moyens ont été utilisés : le meurtre, la persécution physique et morale, l'emprisonnement, l'exil et l'enlèvement. Cela n'a fait qu'ancrer plus profondément la cause dans notre âme et renforcer notre détermination à nous libérer ; ce qui s'est produit en 2005.
En 1994, le ministre de l'Intérieur a amplifié le déséquilibre démographique avec le décret de naturalisation n° 5247 du 20 juin de cette année-là. Plus tard, nous avons appris du même ministère, que 202 000 étrangers avaient été naturalisés, dont 151 000 musulmans (parmi lesquels 109 000 sunnites). En réalité, pas moins de 400 000 étrangers ont été naturalisés dont 70 000 Palestiniens, alors même que la Constitution interdit l'implantation. Il faut rendre la nationalité libanaise aux Libanais (comme on a enfin commencé à le faire cette année) et non l'octroyer aux étrangers.
Depuis cette époque, nous contribuons aux recettes du Trésor libanais à hauteur de 62 % alors qu'il ne nous est alloué que 12 % du budget de l'État en salaires et en services pour nos régions (source : Labora). Nous avons donc plus de devoirs, mais moins de droits. C'est inacceptable !
De 2005 à 2016, le déséquilibre s'est poursuivi : une nouvelle ère a commencé au Liban avec le retrait des troupes syriennes en 2005 et au Moyen-Orient avec le début des révolutions arabes en 2011. Mais elle est bouleversée par trois facteurs :
1. Le conflit entre sunnites et chiites au Liban et dans la région
Ce conflit a pris de nouvelles proportions et s'est même transformé en une miniguerre civile au Liban (le 7 mai 2008). Si elle s'était prolongée, elle aurait inévitablement débordé jusque dans nos régions, où nous aurions été des dommages collatéraux surtout dans les régions chrétiennes frontalières !
2. La guerre en Irak et en Syrie
La détérioration de la situation en Irak et en Syrie a poussé les principales puissances régionales et internationales à desserrer leur étau sur le Liban, mais leur conflit se cristallise. Nous assistons à l'exode massif des chrétiens d'Irak et de Syrie. Quant au Liban, il est submergé par plus de 2 millions de réfugiés syriens en plus de 650 000 réfugiés palestiniens (en comptant ceux qui ont fui la Syrie) !
3. De nouveaux accords « Sykes-Picot » en perspective !
L'engagement militaire international en Syrie et en Irak laisse présager l'émergence d'un nouveau Moyen-Orient dans le futur bien que nul n'en connaisse encore réellement les contours, notamment en ce qui concerne les frontières des États et les systèmes politiques de ceux-ci. Il est inconcevable que ce nouveau remaniement se fasse à l'insu du Liban. Pour cela, nous avons besoin d'un chef d'État, véritablement chef de l'exécutif, à même d'imposer le Liban à la table des négociations régionales !
Saisissons l'occasion pour rééquilibrer le partenariat interlibanais : en raison de tout ce qui précède et parce qu'il y a tant à faire, il est vital pour nous Libanais en général et chrétiens en particulier de nous réveiller et de nous unir !
Face aux énormes déséquilibres politiques, économiques, démographiques et sociaux, il ne nous est plus permis de tergiverser, de réfléchir « petit » et de mettre toute notre intelligence dans des tactiques politiciennes. Nous devons transcender nos susceptibilités et nos divisions stériles pour nous unir derrière la cause !
Il faut saisir l'opportunité de l'élection d'un président représentatif, fruit d'une entente interchrétienne, le soutenir et renforcer la présidence de la République. Le nouveau président se doit d'être rassembleur car c'est seulement ainsi que nous pourrons relever ce grand défi !
Œuvrons ensemble :
- d'une part, sur l'échiquier régional, afin de garantir la place du Liban à la table des négociations qui redéfinira le nouveau Moyen-Orient ;
- et, d'autre part, sur l'échiquier national, afin de renforcer notre rôle, rétablir une vraie parité politique et participer activement au renouvellement du projet d'État du Grand Liban de demain.
Il y a près de 100 ans, le Grand Liban basé sur les valeurs de la liberté est né grâce à l'initiative des chrétiens. Aujourd'hui, ils sont appelés à remplir le même rôle historique : bâtir un nouveau modèle libanais et une nouvelle formule politique mettant un terme définitif à la lutte pour le pouvoir entre les différentes communautés religieuses. Nous voulons vivre avec nos coreligionnaires au Liban et en Orient en toute liberté, égalité, citoyenneté, sécurité et dignité !
Comme l'a dit le pape Benoît XVI, il faut que le Liban redevienne le « pays phare de la région ».
Je conclurai par ces quelques mots de Bachir : «Je suis sûr et confiant de la victoire. » Cette victoire est celle de ce nouveau Grand Liban auquel nous avons rêvé et que nous pouvons et devons aujourd'hui réaliser ensemble.

mercredi 9 novembre 2016

« La majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée » - La Croix

« La majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée » - La Croix
La Croix- 8/11/2016
« La majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée »

Alors que le nombre de villes libérées du joug de Daech ne cesse de se multiplier dans la plaine irakienne de Ninive, les chrétiens d'Irak se posent la question d'un retour dans leurs terres natales.

« Mais celui-ci reste conditionné par le projet politique, économique, sécuritaire qui leur sera proposé sur place », analyse Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l'Œuvre d'Orient.

La Croix : Comment la communauté chrétienne a-t-elle réagi à la libération de plusieurs villages de la plaine de Ninive ?

Mgr Pascal Gollnisch : La première réaction de ces chrétiens, exilés pour la plupart au Kurdistan irakien ou en Europe, a d'abord été bien sûr de ressentir un sentiment de joie, de fête, de dignité retrouvée. Mais celui-ci est resté tout de même teinté d'amertume. Les chrétiens ne comprennent pas pourquoi la reprise de toutes ces villes intervient si tardivement, plus de deux ans après l'arrivée sur leurs terres de Daech, au cours de l'été 2014. Plusieurs de leurs questions demeurent sans réponses : pourquoi l'offensive a-t-elle été si longue, pourquoi la coalition internationale n'a-t-elle pas réagi avant… Mais je n'ai jamais entendu, chez les chrétiens d'Orient, de cris de vengeance ou de haine.

Viennent ensuite s'ajouter à cela des sentiments d'angoisse, d'incertitude voire de perplexité : les chrétiens ne savent pas s'ils vont pouvoir habiter dans leurs anciennes maisons. Ils craignent que ce qui s'est produit il y a deux ans ne se reproduise à l'avenir : ils n'ont pas vocation à se faire pourchasser, tous les vingt ans, de leurs terres.

> Lire aussi : Peut-on parler de génocide contre les chrétiens d'Orient ?

La communauté chrétienne envisage-t-elle tout de même de revenir en Irak ?

M. P. G : La grande majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée. Mais il s'agit là d'un discours déjà très répandu avant que les opérations pour les libérations de villes ne démarrent dans la plaine de Ninive.

À l'inverse, d'autres familles m'ont aussi fait part, mais cela reste très rare, de leur désir de rentrer en Irak, parce qu'elles ont le mal du pays ou qu'elles ne trouvent pas de travail dans leurs nouvelles villes. Elles restent très reconnaissantes, très sensibles, à l'accueil que leur ont réservé certaines associations, certains diocèses ou encore les autorités françaises.

> Lire aussi : Ces chrétiens qui veulent rester en Irak

Quelles seront alors les conditions de leur retour ?

M.P.G. : Tout d'abord, l'état de leurs biens : si ces derniers ont été pillés, incendiés, leur reconstruction prendra du temps, dans des villages où il reste à faire un important travail de déminage. Ces Irakiens sont aussi des gens travailleurs, formés, demandeurs d'emploi : il faudra, pour motiver leur retour, leur proposer un projet économique viable. Sans cela, ils resteront dans les pays où ils se trouvent.

Ce retour questionne la future sécurisation de la plaine de Ninive : le déploiement de casques bleus, pour protéger dans la région les minorités chrétienne et yézidie, me semble nécessaire. Sans pour autant créer bien sûr un « christianistan » : les chrétiens ne souhaitent pas cela, ils sont très conscients d'être minoritaires au milieu des populations chiites et sunnites.

Nous ne savons pas non plus comment l'ancien lien de confiance avec la population sunnite, profondément brisé, évoluera. Peut-être que cette dernière, se sentant bafouée, humiliée par Daech, continuera de rejeter des chrétiens qu'elle ne pourra considérer autrement que comme des « vainqueurs ». Ou peut-être qu'au contraire, ces sunnites se rangeront eux aussi du côté des victimes de l'organisation terroriste et souhaiteront reconstruire quelque chose de différent, avec les chrétiens. Par cette vague de libération, nous assistons seulement au début de quelque chose. Mais nous n'avons pas du tout, encore, la maîtrise de l'avenir.

> Lire aussi : Espérer avec les chrétiens d'Orient

Recueilli par Malo Tresca

mardi 8 novembre 2016

ASIE/SYRIE - Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d’Alep blessé par un tireur d’élite


Objet: [Agence Fides] Newsletter Fides del 08-11-2016



Alep (Agence Fides) – « Je rends grâce à Dieu qui m'a protégé et conservé encore en vie. Je remercie Dieu parce que, dans cette condition et au travers de cette expérience, je peux partager la croix de nombreuses personnes qui souffrent aujourd'hui en Syrie, en particulier à Alep. Chaque jour, nous subissons des agressions et des bombardements. Chaque jour, des personnes sont blessées et meurent. Je suis heureux de goûter l'amertume de la croix, en communion avec le Christ et avec tant d'innocents qui souffrent. Nous avons la certitude que la mort n'est pas le dernier mot mais que la fin est la Résurrection ». C'est ce que déclare à l'Agence Fides le Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d'Alep, Raban Boutros Kassis, blessé à l'épaule par deux balles alors qu'il rentrait en ville à bord de sa voiture. Il se trouve à l'hôpital catholique Saint Louis d'Alep hors de danger. Le 6 novembre, le Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d'Alep voyageait sur la route reliant Homs à Alep lorsque des coups de feu tirés par des tireurs d'élite ont atteint sa voiture, le blessant à l'épaule. La route se trouve dans la zone contrôlée par l'armée syrienne mais est fermée le soir dans la mesure où, de nuit, des groupes de terroristes y posent souvent des mines. Le chauffeur a promptement porté le Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d'Alep à l'hôpital catholique où il a été soumis à une intervention chirurgicale en vue de l'extraction des projectiles. (PA) (Agence Fides 08/11/2016))

lundi 7 novembre 2016

« Lettre de l’Evêque d’Alep à ses fidèles » (traduite de l’arabe), Syrie

Mgr Jean-Clément Jeanbart « Lettre de l’Evêque d’Alep à ses fidèles » (traduite de l’arabe), Syrie

02/11/2016
À Alep en Syrie, les tirs continuent de pleuvoir sur les quartiers Est et Ouest de la ville. Dans un communiqué, Mgr Jean-Clément Jeanbart archevêque grec melkite d'Alep confie sa tristesse et son inquiétude pour les populations civiles. Il appelle aussi à la solidarité entre chacun et à la confiance dans le Seigneur.

NOS DEUX PRINTEMPS

Nous nous étions imaginés au début de l’an 2011, que le mouvement populaire, que nous avions vu sur les places publiques de notre ville, allait nous conduire vers l’éclosion d’une  ère nouvelle dans le pays, couronnée par un printemps de liberté, marqué par le bourgeonnement de pousses de liberté, de démocratie, de pluralisme, et par l’éclosion d’un esprit d’amitié allant en grandissant dans  le cœur des citoyens.  Nous nous sommes attendus au meilleur à la vue de ce qui s’était passé les premiers mois du soulèvement mais l’image n’a pas tardé à se clarifier, et très vite,  il nous est apparu, qu’en réalité, nous étions en proie à  un mouvement biaisé et un prétendu ‘’ printemps arabe’’ qui n’avait point de roses pour décorer notre quotidien, ni de fleurs pour embellir nos sentiers.  Tout ce que ce printemps de malheur nous a apporté, c’est la douleur, la misère et la destruction.  Destruction qui a démoli nos maisons, nos institutions, et nos sources de revenu. Il a privé notre peuple  de ses moyens et de son gagne-pain.  Il a endeuillé et fait saigner de tristesse et de douleur le cœur d’un nombre considérable de mamans, de veuves et d’orphelins.  Douleur, que chacun d’entre nous a ressenti à la vue des  événements effroyables qui nous entourent et qui ont poussé au déplacement et à l’émigration un grand  nombre des nôtres en recherche d’un peu de sécurité et de tranquillité.
Malheureusement, jour après jour, nous avons constaté que c’était bel et bien une conspiration vile et méprisable, une guerre contre notre pays pour le détruire, et tous les moyens étaient bons pour le faire saigner et le priver de ses ressources humaines et matérielles pour l’appauvrir en lui enlevant tous les éléments indispensables à une vie digne et respectable, et finir par l’aliéner sans espoir de retour.
Ce qui s’est passé nous a terrorisés et nous a conduits au bord du gouffre, ce qui a poussé beaucoup d’entre nous au désespoir et les a incités à s’en aller malgré eux, la mort dans l’âme, avec comme seul bagage le regret et la tristesse d’être loin de leur chère patrie, terre de leurs aïeux, et lieu de naissance de leurs enfants.  Ceci est une perte considérable pour eux et pour tous les citoyens de cette terre si bonne, perte indicible pour la nation qui les a vus grandir et qui a grand besoin d’eux pour se relever et rebâtir avec eux, de nouveau, ce pays, et lui rendre son lustre et toute sa splendeur.
S’il est vrai que le ressources matérielles de la patrie peuvent être reconstituées, il faut admettre qu’il est aussi vrai de dire que les ressources humaines perdues sont d’une valeur inestimable  et bien difficiles à remplacer.
Il est vrai que l’armée avance sensiblement sur tous les fronts, et que le terrorisme est en train d’être repoussé, il est de même vrai que le danger d’un effondrement de la nation, Dieu merci, n’existe plus, et que nous entrevoyons actuellement les indices d’une paix prochaine et percevons ses premiers signes pointer à l’horizon. Nous entendons parler ces derniers temps  de grands projets de construction et d’investissements considérables, qui peut-être, nous donnent des raisons de croire à une reconstruction possible dans de brefs délais. Mais ce qui nous inquiète, et nous préoccupe, c’est de voir les ennemis de notre pays manigancer pour lui enlever ses ressources humaines qui risquent d’être irrécupérables.
La pression continuelle sur les habitants d’Alep, et la terreur qu’on leur fait subir sans arrêt, accompagnées en même temps des facilités qu’on leur offre pour trouver une accommodation confortable dans certains des pays occidentaux, semblent être un plan bien monté ayant pour but de vider la Syrie de ce qu’elle a de plus précieux, i.e. ses braves citoyens, dont l’habilité artisanale et professionnelle bien connue, reste indispensable à leur pays éprouvé qui a grand besoin de leur apport pour se refaire.  Leurs valeurs humaines, leur savoir-faire, leur application au travail et leur persévérance peuvent faire une grande différence dans la reconstruction d’une communauté nationale, saine et prospère, à laquelle nous aspirons tous avec anxiété.
La guerre que nous livrent nos ennemis est inouïe, elle semble avoir pour but la destruction de la pierre et l’annihilation de l’élément  humain ; notre bataille fait face actuellement à l’oppresseur sur deux fronts : le premier a lieu sur le champ de bataille pour arrêter sa violente agression contre les citoyens innocents et leurs biens ainsi que sur les institutions. Le second, se situe en plein milieu de la population. Ce dernier a pour but de résister aux campagnes qui tendent à pousser notre jeunesse à s’éloigner du pays pour le priver de ses forces vives et de ses ressources humaines actives.  Nous avons besoin de combattants pour lutter sur deux fronts : des  soldats sur les champs de bataille, et nous autres pasteurs avec tous les citoyens de bonne volonté qui aiment leur pays, sur le front de l’action sociale et humanitaire
Le front social sur lequel nous sommes appelés à agir est vaste et semé d’embûches, il a besoin dans ses batailles de notre participation à tous: individus et institutions, il exige de chacun d’entre  nous : foi, détermination et engagement.  Notre ennemi serait chaque individu qui agit pour prolonger la durée de la guerre avec  ses conséquences tragiques, matériellement et humainement, notre ennemi serait aussi bien celui qui fait la promotion programmée des projets douteux, établis à différentes enseignes humanitaires et soi-disant caritatives, visant en fin de compte à déstabiliser notre société et à la vider de ses forces vives. Dans cette campagne, nous devons compter sur  :
1.- L’aide du Seigneur et son pouvoir illimité.
2.- La vigilance de nos jeunes et leur compréhension de ce qui se trame autour d’eux, leur sentiment d’appartenance à cette terre et leur amour de la patrie.
3.- La disposition des autorités civiles à faire des efforts pour redonner une vie normale à la ville d’Alep, et leur détermination à faciliter les entreprises et les besognes des citoyens et à soutenir leur résistance en les encourageant par tous les moyens possibles.
4.- La solidarité et l’entre-aide entre tous ceux qui croient en la nécessité de rester dans ce pays si  cher, et à l’importance d’y persévérer, et ils sont, Dieu soit loué, assez nombreux.
5.- Un travail collectif de groupe pour propager une pensée positive dans les esprits et chercher à déceler les signes prometteurs d’un avenir meilleur, encourageant,  pour aller de l’avant dans le travail et la construction.
6.- L’engagement de l’Eglise et de ses institutions chargées de travailler avec ceux qui ont choisi de rester dans ce cher pays, concrétisé par une disponibilité assidue, à s’élancer avec eux, main dans la main, dans des projets d’habitat et de développement qui puissent leur offrir les conditions nécessaires pour pouvoir vivre dignement dans leur pays.
Enfin, nous voulons dire à nos fidèles et à tous les amis qui veulent nous entendre que nous nous sommes décidés fermement à nous engager et à participer à cette campagne décisive, nous dédiant sans réserve et mettant en œuvre toutes nos capacités pour soutenir nos jeunes dans leur marche et leurs efforts en vue de s’enraciner toujours davantage dans notre terre bien-aimée.  Ensemble, nous voulons bâtir notre avenir, ensemble,  nous voulons continuer à vivre d’une façon digne et honorable tant que le Seigneur le voudra, dans notre ville chérie, Alep.
Alep, le 23.10.2016
Métropolite J.C. JEANBART
http://www.oeuvre-orient.fr/2016/11/02/mgr-jean-clement-jeanbart-lettre-de-leveque-dalep-a-ses-fideles-traduite-de-larabe-syrie/

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 07-11-2016

> SYRIE - Témoignage de l'Archevêque maronite d'Alep sur la situation actuelle
>
> Alep (Agence Fides) – La trêve à Alep, annoncée par l'armée syrienne et par les forces russes pour la journée du 4 novembre afin de permettre aux civils des quartiers orientaux – aux mains de milices antigouvernementales – de quitter les zones assiégées n'a eu aucun effet concret. C'est ce que confirme à l'Agence Fides l'Archevêque maronite d'Alep, S.Exc. Mgr Joseph Tobij. « Certains civils – indique l'Archevêque à Fides – voulaient sortir mais ils ont été pris pour cible par des tirs et leur désir n'a par suite pas pu se réaliser ». L'Archevêque raconte que l'offensive déclenchée au cours de la dernière semaine par les rebelles et les milices djihadistes contre les quartiers contrôlés par l'armée syrienne a provoqué près de 90 morts. « Des tirs de mortier ont frappé également les écoles. Les habitants sont de nouveau terrorisés. Ceux qui habitent dans les zones d'Hamadaniye et d'Halab al Jadida ont quitté le urs habitations. Les dernières attaques ont contraint des milliers de familles à évacuer en direction de zones plus sûres ». (GV) (Agence Fides 05/11/2016)

samedi 5 novembre 2016

Le mufti Deriane au Vatican - L'Orient-Le Jour 4/11/2016

Le mufti Deriane au Vatican - L'Orient-Le Jour

Le mufti Deriane au Vatican

Religion
Le pape François a reçu hier matin, dans la salle Clémentine du Vatican, 200 personnes de plusieurs religions, dans le cadre d'une rencontre organisée par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Une audience interreligieuse au cours de laquelle le pape est revenu sur le sens de la miséricorde, qui est familier à toutes les traditions religieuses.
À cette occasion, le mufti de la République, Abdellatif Deriane, qui faisait partie de la délégation, a salué « les appels du Saint-Siège au renforcement du dialogue islamo-chrétien et à la coexistence dans toutes les sociétés multiconfessionnelles ». Il a rendu hommage « à ses efforts pour mettre fin aux guerres et instaurer la paix dans le monde ». Le mufti de la République a rappelé les propos du chef de l'Église catholique, affirmant qu' « il n'existe pas de terrorisme islamique, mais qu'il existe des terroristes au sein de chaque communauté religieuse ».
« Cette position a eu un impact très important auprès des musulmans dans le monde, et plus particulièrement des musulmans du Liban, ce pays du vivre-ensemble qui entretient des relations d'amitié, d'estime et de respect avec le Saint-Siège », a-t-il souligné, réitérant son hommage « au pape François et à sa position de soutien au Liban-message, symbole de coexistence dans la région ».
Sur un autre plan, le mufti de la République a félicité Saad Hariri pour sa désignation et salué « l'esprit de concorde et la bonne volonté » qu'il manifeste, à la veille des consultations devant conduire à la formation de son gouvernement.
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